Tuesday, October 17, 2006

Chanson pour avoir mal au ventre



Faut que j’affirme ce site en mettant des trucs moins connus ou moins communs parce que jusque là avec Rage, les Clash, les Red Hot, Iggy et tout ça, je faisais pas dans l’originalité. Alors on va sortir des petits groupes underground comme Mihai Edrish par exemple. Bonne idée ça de parler de Mihai. C’est un petit groupe lyonnais de screamo qui a sorti deux albums avant de splitter mais c’est peut être le meilleur groupe de screamo que j’ai entendu. En tout cas, c’était le premier et ça m’en a fait mal au bide tellement c’était intense. En concert, c’est pareil voire mieux quand c’est dans une brasserie et que les vieux patrons laissent des assocs y faire des concerts le soir, ya pas de scène et tu sens ta jambe vibrer quand le bassiste attaque sa corde de mi et c’est ça qui est bon. Vive le Clos Fleuri.

Pour la petite histoire il existe 5 versions de leur premier album. La première édition tiré à 500 exemplaires avait un packaging fait main, un carré de liège sur lequel sont collés deux pochettes noires, une avec le cd et l’autre avec les textes. Devant le « succès » de cet album, ils en ont pressé 2000 de plus mais comme ils font pas les choses à moitié ils en ont fait 4 versions, 4 pochettes différentes en plastique cette fois mais tant pis. Comme quoi on peut être un petit groupe et proposer des albums énormes avec des artworks splendides. Et pourtant ils n’existent plus et eux si. Le monde du rock est tordu. Et pourtant…
Mihai Edrish – Et Pourtant

Thursday, October 12, 2006

Chanson pour tous les Freaks


J’ai pas pu voir Avida au Festival du cinéma de Groland alors je suis allé le voir l’autre soir. J’ai pris une claque. C’est rare un film comme ça. Un noir et blanc somptueux, un festival de freaks, de personnages et de corps décales, de la poésie et de l’humour. Comme ce long passage juste après l’intro (qui nous montre un picador suicidaire joué par Fernando Arrabal s'attaquant à un rhinoceros) où un suit Gus, un sourd-muet, jouant avec des chiens enragés pendant que son patron s’enferme et meurt dans sa belle baraque trop sécurisé, attaquant une passante pour sa montre, volant poisson et homard dans un restaurant, se battant contre le vent avec une branche, puis étant heureux avec d’autres freaks dans des caves sordides pour finir par être placé, presque comme un esclave, dans un zoo où deux accros aux tranquillisants pour animaux jouent à la pétanque avec des chaises en plastique. Tout ça entrecoupés de plan fixes sur une bouche ou sur une salle vide sans qu’on sache pourquoi. Plus quelques moments magiques de Dupontel en garde du corps maladroit, toute sa gestuelle de dingue et sa déception finale, ou de Chabrol en zoophile débonnaire nous parlant du chevreuil pour finalement se rabattre sur l’autruche. Et des phrases comme "T’inquiètes pas, je dirai à ta mère que t’es mort d’une overdose" mais y’en a pas beaucoup de phrases et c’est tant mieux. C'est vrai qu'ils ne parlent pas beaucoup, voire pas du tout, ils sont souvent plus proches des animaux que des hommes. Ils vivent dans un zoo, prennent des tranquilisants, baisent avec des animaux, les enlèvent, les empaillent... Dans la montagne final, ils rencontrent une tribus de freaks qui se cachent du reste du monde et vivent entre eux, loin des hommes. Il y a même une armoire qui chante "Le train-train quotidien Va bientôt dérailler Qui veut rester dedans N'a qu'à bien s'accrocher".

Le surréaliste n’est pas mort, il est au Groland où entre deux sketches politico-scato-trash, on nous prouve que le cinéma n’est pas mort. On peut encore voir des films à la fin desquelles on reste assis un moment avant de quitter la salle.
Sans oublier l'hommage à Dali avec le tableau final "Avida" de Sebastien Quivron dans le plus pur style Dali et d'ailleurs un anagramme de Salvador Dali était Avida Dollars.

Alors pour tous les freaks, pour Gus, pour l’homme à la tête de scotch, pour Avida, pour Divine, pour Bandini, pour Chinaski, pour Sal Paradise, Jack Duluoz et Ray Smith, pour Ed Wood, pour Edward et ses mains d’argents, pour les Dolls, pour Richard Hell, pour l’iguane, pour Tom Waits, pour Duke et son avocat, pour le Duke aussi, pour Trey Parker et Matt Stone, pour Pink, pour Syd et Sid, pour Fran, Manny et Bernard, pour Lennie Small, pour Benjy Compson et tellement d’autres mais là j’en ai marre.

Alors Say it loud, I’m freaky styley and I’m proud. Comme ça on se souvient que les Red Hot c’est bien.

Red Hot Chili Peppers – Freaky Styley