Sunday, December 17, 2006

Chanson pour avoir la pêche


Imaginons : hier soir vous avez maté un film tout seul dans votre canapé, alors que c’est samedi, en fumant trop de clopes (pas de joints à disposition) et en buvant trop de rouge. Vous réalisez alors que vous menez la même vie que Bernard Black sauf que vous n’avez ni librairie, ni Manny qui se charge d’avoir une vie plus misérable que la votre. Vous relisez ensuite quelques chorus de Mexico City Blues, mais en anglais parce que c’est hype, à défaut de vous faire pomper.

Lendemain matin maintenant, debout vers 12h17, petit déjeuner devant Canal+, on vous explique que la candidature unitaire de la gauche c’est mort, qu’aucun parti de gauche ne fera 5% et qu’ils vont tous crever. On allume l’ordi ensuite, on écoute
Jack and Neal de Tom Waits parce que Jack and Neal c’est Jack Kerouac et Neal Cassady et Jack Kerouac et Neal Cassady c’est Salvatore Paradise et Dean Moriarty. Personnellement, j’ai toujours préféré Sal à Dean qui a beau être d’une race lumineuse ne porte en lui qu’une énergie dingue, qu’un besoin malsain de courir tout le temps alors que Sal rêve, mais passons : ce n’est pas le sujet ici.

Problème : Tom Waits ne réveille pas et ne met pas de bonne humeur. On essaye Goran Bregovic et Le Temps des Gitans mais c’est pire. Besoin de quelque chose qui pulse un peu. Plusieurs options s’offrent à moi, je choisis le name-dropping : choisir la solution forte ? RATM ? Non, ça a beau être le plus grand groupe de tout les temps, je n’écouterais pas Wake Up ce matin ; un peu de stoner ? Kyuss, ça claquerais bien, c’est vrai mais c’est un peu trop lourd pour ma pauvre tête ; un peu d’electro-rock dansant me paraît être la bonne solution, je penche pour Juliette and the Licks, ça donne envie de bouger son corps mais parcourant mes cds, je m’arrête avant : Decadance. Daryl Palumbo au chant et Dan The Automator s’occupe du reste. Classe.

Bonne journée

Head Automatica – Brooklyn is burning

Monday, December 11, 2006

Fête des Lumières

Ça faisait longtemps que j’étais pas allé voir un gros concert ; je me rappelle même pas du dernier. Je suis retourné à Tony Garnier jeudi dernier, j’y avais déjà vu SOAD et il y avait eu un mort. Il y en aura eu 15000 pour Tool.

De toute façon un concert qui commence par Stinkfist ne peut être qu’exceptionnel. C’est pas de diffuser des vidéos hallucinantes, malsaines ou hypnotisantes derrière les musiciens qui vont y changer quoi que ce soit. Ni d’offrir un light show à côté duquel la Fête des Lumières - vous savez l’énorme gaspillage d’argent public de la laïque mairie de Lyon pour la vierge Marie chaque année – est encore plus ridicule que ce qu’elle est déjà. Bon les lasers qui venaient se réfléchir sur la scène, toute blanche, pour former des figures au dessus de nos têtes c’était peut être un peu trop mais c’est ça Tool – non c’était pas trop, c’était fascinant. C’est complet, tout compte : la musique ; l’ambiance ; les pauses briquets ; les lumières ; les lasers ; et la bizarrerie de Maynard que je n’évoquerais pas ici. Même s’il est vraiment bizarre.

Pour parler de musique un peu, ils ont pas joué Prison Sex, You lied ou Sober, ma préféré, mais je leur en veux pas. Ils ont fait Schism, un Vicarious monumental et un Wings for Mary de près d’un quart d’heure à se rouler par terre et à arracher les yeux de son fils nouveau-né.

Splendide c’est tout.
Pas la peine d’en parler plus. Vous auriez du y être.

Et puis pourquoi cette blogoputaindesphère n’a pas plus parlé de 10 000 Days au moment de sa sortie ? Séance de rattrapage alors.

Tool – Wings for Mary

Tuesday, November 28, 2006

Chanson pour regler une ardoise


Philippe Djian a écrit Ardoises car il pensait le devoir à certains écrivains. Il voulait leur rendre ce qu’ils lui ont donnés. Mais ce sont encore eux qui lui ont apporté quelque chose. Ils l’ont fait écrire un livre-hommage dans lequel Djian raconte sa découverte de l’écriture et du style (à la fois vision, musique, rythme, tempo et analyse du monde). Il raconte comment les livres l’ont transformé et l’ont fait partir sur la route, au cœur du monde, suivant les traces de ses écrivains et comment il l’ont fait écrire.
Il parlait de Salinger, Kerouac, Céline, Faulkner, Melville pour ceux que je connais déjà mais aussi d’autres que je vais découvrir. J’ai découvert Cendrars, premier inconnu pour moi de ces Ardoises, et désormais j’ai le sentiment de devoir quelque chose, à mon tour, à Djian. Il m’a fait découvrir Cendrars. Au 3e poème, j’ai du poser le livre, puis le relire plusieurs fois ce poème, dans ma tête, et à haute voix pour voir s’il tenait le coup. Tu es plus belle que le ciel et la mer. Bien sur que ça tient le coup. C’est pour ce genre de moment que j’aime lire. Pour être ébloui de temps en temps par la pureté d’une écriture, pour un style lumineux.

Alors merci Djian. Mais pas seulement pour m’avoir fait découvrir Cendrars. Pour avoir écrit quelques uns des meilleurs romans français de cette fin de siècle aussi. Les meilleurs sans doute. Zones érogènes, Echine et Sotos par exemple.
Et les meilleurs aussi du siècle qui commence. Frictions et Impuretés. Mais désormais il n’y a plus de lumière au bout. Tout est noir. Tu vieillis et tu n’as plus d’espoir ? Je comprends.

Merci pour m’avoir fait passer de beaux moments à te lire et à relire des phrases qui éclataient au milieu d’une page. Merci de m’avoir fait découvrir d’autres écrivains à travers tes livres et de me donner envie d’écrire.

Tu dis dans Ardoises que tu aimerais que tes livres soient comme une chanson de Lou Reed.
En voilà une parce que je te dois bien ça.

Lou Reed – Coney Island Baby

Monday, November 06, 2006

Marre de devoir trouver des titres


Et encore plus avec mon délire à 2 balles de Chanson pour … franchement c’est ridicule de devoir se faire chier à écrire un putain de billet avec un titre bidon juste pour dire qu’un groupe est bien et qu’il faut l’écouter. Alors Impure Wilhelmina c’est bien. Ils ont fait pas mal d’albums ou d’ep ou de vynils, j’ai en ai vraiment écouté qu’un. Il est monumental mais j’ai jamais écouté le reste, je sais pas pourquoi. Trop de trucs à écouter. Niveau genre je sais pas trop, j’ai lu tellement de genre différents pour ce groupe qu’on va dire que c’est du noisy- grindcore bruitiste hardcore screamo suisse fuck. Donc voilà un morceau énorme le reste on s’en fout mais c’est mieux de l’écouter dans l’album : il est bien entouré.

Impure Wilhelmina – The River

Tuesday, October 17, 2006

Chanson pour avoir mal au ventre



Faut que j’affirme ce site en mettant des trucs moins connus ou moins communs parce que jusque là avec Rage, les Clash, les Red Hot, Iggy et tout ça, je faisais pas dans l’originalité. Alors on va sortir des petits groupes underground comme Mihai Edrish par exemple. Bonne idée ça de parler de Mihai. C’est un petit groupe lyonnais de screamo qui a sorti deux albums avant de splitter mais c’est peut être le meilleur groupe de screamo que j’ai entendu. En tout cas, c’était le premier et ça m’en a fait mal au bide tellement c’était intense. En concert, c’est pareil voire mieux quand c’est dans une brasserie et que les vieux patrons laissent des assocs y faire des concerts le soir, ya pas de scène et tu sens ta jambe vibrer quand le bassiste attaque sa corde de mi et c’est ça qui est bon. Vive le Clos Fleuri.

Pour la petite histoire il existe 5 versions de leur premier album. La première édition tiré à 500 exemplaires avait un packaging fait main, un carré de liège sur lequel sont collés deux pochettes noires, une avec le cd et l’autre avec les textes. Devant le « succès » de cet album, ils en ont pressé 2000 de plus mais comme ils font pas les choses à moitié ils en ont fait 4 versions, 4 pochettes différentes en plastique cette fois mais tant pis. Comme quoi on peut être un petit groupe et proposer des albums énormes avec des artworks splendides. Et pourtant ils n’existent plus et eux si. Le monde du rock est tordu. Et pourtant…
Mihai Edrish – Et Pourtant

Thursday, October 12, 2006

Chanson pour tous les Freaks


J’ai pas pu voir Avida au Festival du cinéma de Groland alors je suis allé le voir l’autre soir. J’ai pris une claque. C’est rare un film comme ça. Un noir et blanc somptueux, un festival de freaks, de personnages et de corps décales, de la poésie et de l’humour. Comme ce long passage juste après l’intro (qui nous montre un picador suicidaire joué par Fernando Arrabal s'attaquant à un rhinoceros) où un suit Gus, un sourd-muet, jouant avec des chiens enragés pendant que son patron s’enferme et meurt dans sa belle baraque trop sécurisé, attaquant une passante pour sa montre, volant poisson et homard dans un restaurant, se battant contre le vent avec une branche, puis étant heureux avec d’autres freaks dans des caves sordides pour finir par être placé, presque comme un esclave, dans un zoo où deux accros aux tranquillisants pour animaux jouent à la pétanque avec des chaises en plastique. Tout ça entrecoupés de plan fixes sur une bouche ou sur une salle vide sans qu’on sache pourquoi. Plus quelques moments magiques de Dupontel en garde du corps maladroit, toute sa gestuelle de dingue et sa déception finale, ou de Chabrol en zoophile débonnaire nous parlant du chevreuil pour finalement se rabattre sur l’autruche. Et des phrases comme "T’inquiètes pas, je dirai à ta mère que t’es mort d’une overdose" mais y’en a pas beaucoup de phrases et c’est tant mieux. C'est vrai qu'ils ne parlent pas beaucoup, voire pas du tout, ils sont souvent plus proches des animaux que des hommes. Ils vivent dans un zoo, prennent des tranquilisants, baisent avec des animaux, les enlèvent, les empaillent... Dans la montagne final, ils rencontrent une tribus de freaks qui se cachent du reste du monde et vivent entre eux, loin des hommes. Il y a même une armoire qui chante "Le train-train quotidien Va bientôt dérailler Qui veut rester dedans N'a qu'à bien s'accrocher".

Le surréaliste n’est pas mort, il est au Groland où entre deux sketches politico-scato-trash, on nous prouve que le cinéma n’est pas mort. On peut encore voir des films à la fin desquelles on reste assis un moment avant de quitter la salle.
Sans oublier l'hommage à Dali avec le tableau final "Avida" de Sebastien Quivron dans le plus pur style Dali et d'ailleurs un anagramme de Salvador Dali était Avida Dollars.

Alors pour tous les freaks, pour Gus, pour l’homme à la tête de scotch, pour Avida, pour Divine, pour Bandini, pour Chinaski, pour Sal Paradise, Jack Duluoz et Ray Smith, pour Ed Wood, pour Edward et ses mains d’argents, pour les Dolls, pour Richard Hell, pour l’iguane, pour Tom Waits, pour Duke et son avocat, pour le Duke aussi, pour Trey Parker et Matt Stone, pour Pink, pour Syd et Sid, pour Fran, Manny et Bernard, pour Lennie Small, pour Benjy Compson et tellement d’autres mais là j’en ai marre.

Alors Say it loud, I’m freaky styley and I’m proud. Comme ça on se souvient que les Red Hot c’est bien.

Red Hot Chili Peppers – Freaky Styley

Monday, September 18, 2006

Poème pour chanson unique


Nous n’avons fait que fuir, nous cogner dans les angles,

Nous n’avons fait que fuir,

Et sur la longue route,

Des chiens resplendissants deviennent nos alliés,

J’ai connu des rideaux de pluie à draper des cités souveraines et ultimes,

Des cerceaux déchirés couronnant les chapelles de la désespérance,

Pendant sa dernière tournée, Noir Désir a fait un concert exceptionnel au Couvent des Ursulines à Montpellier. Plutôt que de faire un concert normal ou même acoustique, ils ont voulu faire quelque chose de plus, qui soit unique. Tout au long de la tournée, entre deux concerts ou deux balances, Cantat a commencé à écrire un long poème qu’ils ont mis en musique en quelques répéts. Sans jamais le jouer vraiment, juste le préparer, prévoir quelques passages.

Le 21 juillet 2002, ils ont joué ce morceau, semi-improvisation de près d’une heure devant un public forcément hypnotisé. Avaient-ils conscience qu’ils assistaient à un moment exceptionnel ? Un groupe et son chanteur, ou poète si on préfère, ont atteint leur sommet, ils ont crée leur chef d’œuvre. Ce soir là, Bertrand Cantat n’avait plus rien à envier à Jim Morrison.

Ce morceau n’a jamais été rejoué. Il ne le sera jamais.


Bertand Cantat et Noir Désir – Nous n’avons fait que fuir (extrait 4’55 – 9’18)

Wednesday, September 13, 2006

Chanson pour les peuples en lutte


J’ai passé 3 semaines au Mexique cet été. J’y étais pendant les élections dont, même en France, les médias ont beaucoup parlé. Ils en ont parlé parce qu’une fraude électorale aussi voyante dans un pays censé être civilisé, le premier partenaire commercial des Etats-Unis, ne doit pas avoir lieu. Ils ont raison et c’est bien d’en parler, pour une fois, mais la plus grande fraude a eu lieu avant les élections : les seuls blancs que j’ai vu pendant ces 3 semaines étaient soit des touristes soit sur les affiches électorales. Les indiens et les métis (la très grande majorité du pays) ne se présentent pas aux élections. Eux je les ai vus dans les rues de Oaxaca dont ils occupaient le centre-ville. Le zocalo et toutes les rues autour étaient bloqués, ils vivaient là depuis le 22 mai, ils y sont toujours. 70 000 personnes.

Malgré l’armée qui est intervenu le 14 juin au petit matin. A coups de lacrymos , de matraque et d’armes, aidés par un hélicoptère non immatriculé, ils ont tapé, blessé et violé. Selon les grévistes, ils ont même tué, 2 profs et 2 enfants, mais officiellement il n’y a pas eu de morts. Ils sont restés. Ils y sont toujours.

Qui sont – ils ? Des dangereux zapatistes, communistes ou anarchistes qui veulent détruire l’état mexicain et remettre en cause tout le système ? Non.

Ce sont des professeurs de maternelle, de primaire et de collège. Ils demandent juste plus de moyens. Le gouverneur de l’état, Ulises, leur répond que c’est impossible, que ça coûterait trop cher. Faire intervenir l’armée et louer un hélicoptère à 600 000 euros pour déloger ces terroristes, ce n’est pas trop cher ? Petit détail, ce gouverneur est du PRI, l’ancien parti hégémonique qui a régné sur le Mexique pendant 70 ans. Ce parti pourri par la corruption et les abus de pouvoir est depuis 2000 le 3e parti du pays, il est rejeté en masse par la population. Ulises a été élu l’année dernière dans l’état le plus indien et le plus pauvre du Mexique. Etonnant non ?

Les profs sont restés, ils ne se sont arrêtés que 15 jours en juillet pour pouvoir finir l’année scolaire, pour les gosses, puis ils sont revenus. Ils vivent là sous des bâches, dans la rue, sur des bouts de carton. Paraîtrait-il qu’il y a encore eu des morts au début du mois mais depuis que je suis rentré, j’ai du mal à avoir des informations sur ce qui se passe.

L’armée a attaqué à nouveau le 20 août. Ils sont restés. Ils resteront. Pour le futur. Pour que le peuple reprenne le pouvoir.

Chanson pas révolutionnaire mais venant des tripes et du cœur, De La Rocha ne dit qu’une chose : nous devons reprendre le pouvoir. Et écouter cette basse.

Rage Against The Machine - Take the power back

Sunday, September 10, 2006

Pas de chanson pour la Blank Generation


One Chord Wonders vient de publier un très bon article sur Richard Hell, LE punk new-yorkais. Pour résumer, il a joué dans les Neon Boys, futur Television, avec Tom Verlaine, dans les Heartbreakers avec Johnny Thunders (excellent album LAMF)mais il s’est barré pour avoir son groupe : les Voidods du nom d’un roman de SF qu’il avait écrit. Tout est dit là bas avec pleins d’anecdotes mais il y en a une qu’il a pas raconté et que j’adore. Elle est raconté dans le livret de l’album des Voidods Blank Generation.

Quand il avait 15 ou 16 ans, qu’il s’appelait encore Richard Meyers et que Tom Verlaine s’appelait Tom Miller, il s’est barré de son internat avec son pote. Un jour, la police les a retrouvés au bord d’un champ en flammes. Lors de l’interrogatoire, Verlaine a dit qu’il voulait seulement se réchauffer mais Richard Hell a dit qu’il voulait voir le champ brûler et admirer ce spectacle. Ça resume bien le personnage et sa fascination pour la destruction. En tout cas, il a signé quelques chansons ultimes et a marqué son époque. Encore un magnifique perdant.

Je mets pas de son. Yen a sur l’autre site.

Friday, September 08, 2006

Chanson pour rien


Je viens de lire Moins Que Zéro. J’avais déjà lu à peu près tout les Ellis, je les avais tous aimés mais celui-là est spécial. C’est pas forcément le meilleur mais il est sincère, beaucoup plus que les autres en tout cas. BEE n’est pas encore rentré dans son rôle, c’est juste un étudiant de 20 ans complètement déprimé par ce qu’il voit et qui ne sait pas quoi faire. Comme tout le monde. Ses potes se droguent, baisent à tout va (jusque là pas de problème), tapinent pour rembourser des dettes, se piquent, rentrent et sortent de l’hosto, regardent des snuff movies, violent des gamines de 12 ans, regardent des cadavres, pleurent, ont peur.

Les gens ont peur de se retrouver. Ceux là se sont perdus. Comme toute une génération qui n’a pas d’avenir, pas d’envie, pas d’espoir et qui n’est même pas capable de profiter. De quoi reve t’on ? D’un CDI, d’une vie rangée, d’un pavillon dans une ville-dortoir, 3 gosses et un chien ? Excitant.

Dans le bouquin d’Ellis, ce sont des gosses de très riches, fils de producteurs ou d’acteurs, les enfants gâtés d’Hollywood, ils vivent à Beverly Hills ou pas loin, ils ont un avenir mais ils n’en veulent pas. Ils ne savent pas ce qu’ils veulent et nous non plus. Ellis parlait de la Génération X. Nous sommes la Génération Y et c’est pas beaucoup mieux.

Ellis a choisi d'écrire, il a eu raison. Et nous, on fait quoi ?


Pour bande-son de cette jeunesse dépassée, un peu de X, groupe punk de Los Angeles du début des années 80 qui n'étaient pas aussi pourris que ça. Pour en savoir plus, allez voir le Civil Servant.

X – Sex and dying in high society

Wednesday, September 06, 2006

Chanson pour mourir en paix


La mort aussi est un voyage. C'est une traversée. Pas question de faire un voyage dans le silence. Alors quel morceau pour ce voyage ?

Vous vous êtes jamais demandé quel morceau vous voudriez écouter au moment de votre mort ? La dernière chanson de votre vie, le dernier bon moment. Ça peut être ton morceau préféré, celui que tu as écouté des centaines de fois et qui jamais ne t’a lassé, qui t’a toujours fait oublier les emmerdes, les galères, le boss, la fille, la réalité. Mais cette fois ça marcheras pas. Tu peux aussi choisir d’écouter un morceau fait pour mourir, qui part tranquille, qui dure (l’ultime chanson doit durer longtemps), qui progresse, qui va crescendo.

J’ai trouvé ce morceau, c’est un instrumental de plus de 11 minutes d’A Day In Black And White, un petit groupe de Washington, qui vient cloturer leur splendide 5 titres My heroes have always killed cowboys. C’est du post-rock, post-hardcore, un peu emo-screamo, mélodique et bruitiste. Et c'est encore mieux dans un petit bar de Lyon devant 40 personnes, sans scène quand la moindre note joué sur la corde grave de la basse fait trembler toute jambe.

Je mourrais entre 7 min 20 et 8 min 30 à peu près. Dans le calme avant que ça reparte, ça remonte déjà un peu mais juste ce qu’il faut pour un dernier sursaut. Le duo batteur - bassiste y est parfait, en place, complèmentaire, apportant vraiment ce qu'il faut au morceau pour en faire ce qu'il est. Un chef d'oeuvre. Un des 5 de l'album.

Et le titre (tiré de Baudrillard) est splendide.

A Day In Black And White – The Illusion of the End

Monday, September 04, 2006

Chanson pour aller en enfer


Straight to hell… Droit en enfer, on y ira tous. Cherchez pas : c’est la seule issue possible. Tant mieux en fait, les gens y sont plus intéressants. Joe Strummer y est sûrement. Il suffit d’écouter le live des Clash, From Here to Eternity. Des grands moments où on sent ce que ça devait être le Clash en vrai, vivant. Londres brûlant et nous appelant. Connaître ses droits et combattre la loi. Et finir direct en enfer. Straight to hell. C’est la seule issue mec, cherche pas.

Ecoute ces 7 minutes et 24 secondes : le 8 septembre 82 à l’Orpheum de Boston, Strummer était habité par le diable. Il parle du Vietnam, des enfants qui sont nés là bas, pendant la guerre, nés d’un yankee et d’une viet. Une union contre nature. Mais ces gosses veulent vivre et fuir leur vie, partir aux States, Home of the braves, Land of the free. Ils ne trouveront rien, ils atterriront droit à Junkiedom. Sraight to hell boys. Fallait pas suivre Papa-san.

The Clash – Straight to hell en live

Sunday, September 03, 2006

Chansons pour tracer sur la route


J’adore être sur l’autoroute la nuit. Pas pour conduire, jute pour être dans la voiture, défoncé sur la banquette arrière, et voir les lumières défiler. Baisses les vitres, l’air frais de la nuit est curieux. Me demander où on va et ce qui se passe. Pourquoi faut-il aller aussi vite ? Voir quelque chose, ou le croire, et vouloir s’arrêter mais c’est trop tard : déjà on est trop loin. On est pas parti pour s’arrêter, on pourrait continuer des heures mais est-ce que ça servirait à quelque chose ? L’effet des drogues diminuerait ou alors c’est le stock qui finirait par être réduit à néant ou le jour se lèverait et il n’y aurait plus de lumières ni de bruits incertains. Seulement des moteurs et des touristes qui descendent au soleil et des gosses qui braillent à la fenêtre, ils se font chier, et des poids lourds en file sur la droite et le soleil sera haut, il fera chaud.

C’est quand même mieux la nuit quand on revient d’un concert, que la voiture est remplie de gens biens qui se pensent encore aux 2 dernières heures. L’autoradio joue une cassette du groupe qu’on vient de voir et on se rappelle et on rêve et on regarde les lumières de la ville qui arrivent et les étoiles sortent du ciel. On traverse la ville, le conducteur dépose les passagers qui vont dormir. 4 ou 5 heures du matin et demain on travaille.

Viens, sois le passager.

Deftones et Maynard James Keenan – Passenger
Iggy Pop – The Passenger