Friday, June 27, 2008

Deplacements

Un camp a brûlé en France, d’autres suivront, ici et ailleurs.

Ailleurs, certains essaient de changer tout cette merde. Ils en paient les conséquences, la Bolivie est au bord de la guerre civile. Je me rappelle d’une discussion sur Chavez il y a quelques mois, j’étais en Colombie, je venais de quitter le Venezuela et je parlais avec un argentin, on avait conclu que, s’il était possible d’être contre Chavez, on ne pouvait pas être contre Morales à moins d’être un vrai enculé. Voir
une liste de ses opposants le confirme.
Mais Evo continue de se battre, il s’attaque même à l’Europe et à sa directive de la honte, apparemment c’est comme ça qu’il faut l’appeler. Cette directive, ces camps, ces expulsions, ces rafles, me font ressentir beaucoup plus que de la honte.

Au milieu de la
lettre d’Evo, deux choses me font particulièrement « plaisir » :
"De plus, au nom de la "protection juridique", on nous reproche notre processus de nationalisation de l'eau, du gaz et des télécommunications réalisé le Jour des travailleurs. […] Promouvoir d'un côté la liberté de circulation des marchandises et des flux financiers, alors qu'en face nous voyons des emprisonnements sans jugement pour nos frères qui ont essayé de circuler librement... "
"Dans ces conditions, si cette "directive retour" devait être approuvée, nous serions dans l'impossibilité éthique d'approfondir les négociations avec l'Union européenne et nous nous réservons le droit d'imposer aux citoyens européens les mêmes obligations de visas qui nous ont été imposées le 1er avril 2007, selon le principe diplomatique de réciprocité."


Déjà c’est bien qu’il ne cède pas aux pressions et continue sa politique. Et c’est encore mieux qu’il veuille imposer des visas à l’entrée du pays. Personnellement ça me fait un peu chier, savoir à quelles dates on arrive et on ressort d’un pays est assez chiant mais tant pis.
Je n’ai pas eu besoin une seule fois d’un visa pour aller dans un pays, je me pointais à la frontière à n’importe quelle heure, à 2h du matin parfois, j’obtenais le tampon et j’avais droit à 3 mois sans qu’on me pose de questions. Par contre, j’ai du promettre 2 ou 3 fois à des amies de leur envoyer des cartes d’invitation pour qu’elles puissent visiter l’Europe. Même pas d’intention mauvaise comme venir voler notre travail et nos allocs, non, juste visiter, venir en touriste, mais c’est presque impossible d’obtenir un visa, long et compliqué.

A la frontière bolivienne, un panneau explique qu’il n’y a pas à payer pour obtenir le tampon sur son passeport, sauf pour les Américains. Ce n’est pas parce que la corruption est autorisée pour les yankees mais au nom de ce principe. C’est aussi un moyen d’emmerder un peu un pays qui soutient les séparatistes, s’attaque à Evo et ses potes régulièrement et qui prend pas mal de ressources du pays. Au Brésil, un américain ne peut pas obtenir de visa de travail. Jusque là, l’Europe et la France s’en sortaient bien, grâce à un passé un peu meilleur et à une certaine image. Cette image change, et si parfois on me parle encore de Bourdieu, Deleuze ou Lautréamont (en Uruguay) dès que je dis que je suis français, on me parle plus souvent de Sarkozy et de sa femme, et pas en bien.

Article 13 de Déclaration universelle des Droits de l'Homme de 1948

1. Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l'intérieur d'un Etat.

2. Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays.

J’ai pas vraiment envie de revenir.

Thursday, June 12, 2008

Désordre

Il paraît que j’ai fait pleurer quelqu’un hier soir, et c’était son anniversaire. Un pote me l’a dit dans le taxi en rentrant, avant que j’aille vomir mes tripes sur l’avenue la plus large du monde. Je lui aurais dit, entre autres, que je boirai plus ce soir qu’elle dans toute sa vie, et c’est sans doute vrai.
Ma vie part à la derive, je ne sais plus quoi faire. Plus un jour sans que je pense à tout balancer. Je ne vais presque plus à ma fac, je bois tous les jours, jusqu’à m’évanouir parfois, je n’écris presque plus, je ne lis plus, je me suis acheté une guitare et je n’y touche pas. Elle est belle pourtant, cette acoustique toute noire, mais rien ne vaut l’électrique. Le ciné est pas cher, j’y vais souvent, des mauvais films en ce moment, à part le rêve de cassandre. La musique, quelques chansons qui m’obsèdent, le road to peace de tom waits, le sous-sol de 10 rue de la madeleine, du alister et je viens d’entendre pour la première fois do you remember, thalia zedek, que j’écouterais souvent.
Fin juillet, je serais à Montpellier. Je pense déjà aux voyages que je peux faire, sans argent et sans temps. 10 jours à Dublin en octobre, un week-end à Berlin je sais pas quand, quelques jours à Paris en août, pour le concert de rage.
Et puis reprendre la vie, là où elle s’était arrêtée, retourner aux études, chercher un stage loin, revenir à Buenos Aires peut être. Trouver un endroit où je peux rester sans vouloir repartir toujours, sans penser au retour qui se rapproche.
C'est fini woodstock, maintenant c'est bagdad