Tuesday, November 06, 2007

Vivants ?

Certains arrivent à trouver des raisons d’espérer. Pas moi. Comme ils s’auto persuadaient que Royal n’était pas si mal, que certains de ses soutiens allaient lutter réellement si elle était élu - d’ailleurs quelques uns y ont même cru, pas moi mais j’ai quand même eu mal - ils voient aujourd’hui le début de la fin pour Le Très Petit Père Du Peuple.

Ils espèrent, répètent que la contestation s’organise et que ça va bien finir par peter.

Mais ils continuent à enfermer des enfants, des bébés de 3 semaines, ils marquent les clandestins, un chiffre sur le dos de la main tracé au feutre, pas encore le tatouage, attendez un peu. Ils s,’en foutent. Ils sont décomplexés.

Et qu’est-ce qui vient contre eux ? Le nouveau parti voulu par la LCR ? Pourquoi pas ? Au début, ça avait l’air sympa mais personne veut les rejoindre. Il faut dire que les ligards sur le coup sont à chier, ils annoncent vouloir s’ouvrir, changer la mentalité partisane mais ensuite expliquent que ce parti est pour ceux qui sont d’accord avec Olivier et qu’il faudra suivre ses idées. Et de toute façon, il vous a battu aux élections amis bovétistes ou autres donc il a raison, alors on rentre dans le rang maintenant, on ferme sa gueule d’individus (c’est une insulte il parait) et on rejoint le NGPA. Puisqu’on ne peut rien faire sans un parti.

Mais bon je m’en fous de tout ça, il me reste encore 9 mois à peu près avant de rentrer, ça me laisse le temps de voit ce qui se passe en France. D’ici là, je vais écouter de la musique à longueur de journée, ça me remonte le moral après avoir lu la presse. Je redécouvre ma discothèque, maintenant toute MP3, elle tient sur un disque dur externe, au lieu de 2 valises alors j’ai 600 heures de musique sur winamp en shuffle et j’écoute ça toute la journée ; je vois qu’on peut encore faire du rock en France, que certains écrivent des bons textes en français (10, rue de la Madeleine par exemple) et que d’autres se contentent de faire du bon stoner sauf que ça vient du sud de la France et pas du désert californien pour une fois (Mudweiser) ; je tombe amoureux d’Emmanuelle Seigner quand elle parle de bunny ; j’écoute mes choses favorites de Coltrane tous les jours ; même quand je regarde de nouveau Casino, c’est le solo de The Thrill Is Gone que je retiens, excellent, parfait, et d’autres épithetes dont pur et évident, quand Nicky Santoro fait glisser la tête de Ginger d’un élégant mouvement.

Je vais voyager aussi, Venezuela, Colombie, Equateur, Perou, Bolivie, retour à Buenos Aires cet hiver. Voir comment ça se passe là bas et chercher des raisons d’espérer. Et si je n’en trouve pas, j’achèterais une bouteille de San Felipe, je mettrais 7 disques des Clash à le suite, je m’allongerais sur mon lit et j’attendrais le morceau suivant.

Saturday, August 25, 2007

Socialisme et Barbarie

Ici, en Argentine, beaucoup de gens m’envient parce que je suis français. Pourquoi ? Vous avez vu notre président ? réponds-je alors. Oui c’est vrai, mais vous avez de la chance, vous avez des impôts, vous avez des retraites, des indemnisations pour les chômeurs, une sécurité sociale, m’explique-t’on.

Pour eux, ça serait un progrès, pas un retour en arrière. Disons le encore une fois, revenir à la loi du plus fort n’est pas la conséquence directe d’une adaptation nécessaire à la modernité. Non, c’est un choix politique.

Tout ça est vrai : on m’a dit textuellement qu’on avait de la chance d’avoir des impôts, d’être dans un pays de gauche même si le président est de droite.

Parce que si Kirchner est officiellement de gauche (comme on le dit en France en tout cas), personne ici ne le croit. Ses mesures gauchistes ne seraient que de l’achat de voix, du populisme. Son seul côté réellement de gauche serait son opposition au FMI et aux USA.

Alors quand on leur dit qu’un socialiste français est candidat ) la présidence du FMI, ils déchantent.
Une petite question en passant : qui a dit « Un homme de gauche ne peut pas présider le FMI. » ?
Vous ne voyez pas ? trop de possibilités, un cocu de l’UMP ? Mélenchon ou Emmanuelli ? un gauchiste ?

Non. C’est Joseph Tosovsky, ancien directeur de la Banque Centrale Tchèque, également candidat à la présidence du FMI, soutenu par Poutine. (ça vaut pas la Chine dont notre cher DSK est si fier d’avoir obtenu le soutien).

Non, mais franchement, c’est bas de dire ça. Regardez son camarade socialiste Pascal Lamy se débrouille très bien à la tête de l’OMC. Et puis d’abord, depuis quand il se permet de dire que DSK est de gauche ? Même Sarkozy ne ment pas aussi affrontement (si ? ah bon d’accord)

Mais revenons à cette phrase : : « Un homme de gauche ne peut pas présider le FMI. »

Pourtant, dans la séparation droite/gauche actuelle, son créateur JM Keynes est considéré de gauche. Pas par ceux qui sont vraiment à gauche bien sur, mais par beaucoup de gens tout de même (qui ne savent pas qui est Keynes). Car Keynes est capitaliste, interventionniste peut être, mais capitaliste.

Et on ne peut pas être capitaliste et se dire de gauche.

Il faut, au moins, être socialiste. C’est à dire communiste non révolutionnaire, un peu comme la Ligue Communiste Révolutionnaire aujourd’hui.Même si passer du communisme au socialisme a été une belle connerie.

Citation approximative de Rosa Luxembourg : « en changeant le moyen, on change le but. »

Et c’est vrai, car on est ensuite passé du socialisme à un capitalisme étatiste et interventionniste et de là à la social-démocratie.

Et du coup, on considère Keynes de gauche.

Ça craint.

Alors pour revenir à la phrase de l’homme de Poutine : un homme de gauche, dans leur acceptation du mot, peut diriger le FMI. Il pourrait peut être même faire quelque chose de bien. Mais ne rêvons pas, Strauss-Kahn ne cesse de répéter qu’il faut redéfinir les missions du FMI. De la même manière qu’on a redéfini le socialisme ? toujours plus à droite ?

Répétons ce qui devrait être le seul leitmotiv de la gauche, quelque soit le pays : lynchons le propriétaire.

Dead Kennedys - Let's Lynch The Landlord

Wednesday, August 22, 2007

Jours fériés

La France est un pays laïque : le 15 août est férié ; c’est l’Assomption, nous célébrons donc en bons laïques l’élévation corps et âme de Marie au ciel.
L’Argentine est un pays catholique (après que les espagnols aient exterminés les indiens) : à la place du 15 août, c’est le 17 août qui est férié. (en réalité, le jour férié a été déplacé au lundi 20 août pour nous permettre d’avoir un peu de vacances)
On fête alors le général San Martin, libérateur du pays, l’équivalent de Bolivar pour les pays du sud de l’Amérique Latine (Chili, Pérou, Argentine) qui s’est battu pour l’indépendance de ces pays vis à vis de l’Espagne et l’unité Sud-Américaine.
En France, bon pays laïque et républicain, on ne célèbre pas le 4 août (excellent article à lire), pas plus que le 20 mai ou le 21 janvier soit dit en passant. Peut être qu’on préfère oublier ce qui s’est passé ce jour là de même qu’on essaie d’oublier que la laïcité est un principe essentiel de notre république.
La laïcité en France n’est qu’un mot dans la constitution. Aujourd’hui, on revient sur l’abolition des privilèges (principe d’Egalité). On essaie de nous monter toujours plus les uns contre les autres ; on essaie de détruire les derniers restes de solidarité (principe de Fraternité). Je ne parlerais pas des atteintes à la liberté.
Je ne me considère pas vraiment comme un républicain, mais si on doit abandonner la République, autant garder la démocratie plutôt que d’aller vers l’Empire.
Je propose donc de rajouter dans « Quand nous serons au pouvoir » le changement des jours feriés.
[ A moins que tout simplement, le 15 août ne soit férié uniquement parce que Napoléon Ier fera du 15 août la Saint Napoléon (selon wikipedia) ]
Dandy Warhols – Everyday should be an holiday

Mensonges putrides

Alors que je cherchais le discours de Lagarde à l’Assemblée pour écrire l'autre article d'aujourd'hui, je tombe sur ça de Mme Christine Lagarde, ministre des finances :
Notre pays a longtemps placé sa fierté à rouler à contre sens du reste du monde. Que de fois, lors de mes séjours aux États-Unis ou ailleurs, n’ai-je pas entendu moquer these lazy people who cannot work more than 35 hours a week !
Le sac à vomi est sous votre siège.
Alors d’abord : creve et souffre longtemps avant. Tu gagnais combien déjà dans ton cabinet d'avocat d'affaires ? 800 000 € annuels ? c’est sur que les 4€ par mois, tu les sens pas passer.
Mais surtout, plutôt qu'insulter cette connasse, rétablissons quelques vérités, une fois de plus :
Trouvé sur ContreInfo :
Durée du travail moyenne effective pendant la semaine de référence au cours du second semestre 2006, tous types d’emplois et toutes branches confondues.


Le graphique ci-dessus est extrait d’Alternatives Economiques qui se penche sur la question du temps de travail dans son hors Série du 2e trimestre 2007.
Bon il manque les USA pour qu’on puisse voir qu’on est moins fainéants qu’eux (vu que quelqu’un qui travaille moins de 40h est fainéant pour Mme Guizot). Exception faite de moi bien sûr qui préfère linker (pour employer la novlangue blogueuse) d’autres sites.

Et comme le dit très bien, l’excellent Ilyaura :
Et puis un beau jour on apprend – pas dans la presse évidemment –, que tout ceci est faux. Que c’est le Danemark qui détient justement la palme du plus grand nombre de journées individuelles non travaillées (218 pour 1000 salariés) alors que la France occupe une modeste 10ème place sur 25 pays avec seulement 37 JINT toujours pour mille salariés, la moyenne européenne tournant autour de 43 JINT. Et bien malgré cela, la loi sur le service minimum a été votée, car c’est bien ce que voulait la meute. Cette loi aura-t-elle une quelconque efficacité ? Nous le verrons bien dès la prochaine grève. Et si ça ne marche pas finalement ? Car qui peut dire, qu’au moment voulu, l’opinion suivra ?

Rien à ajouter.
Petit défoulement musical obligé.

Sex Pistols - Liars

Thursday, August 16, 2007

Questionnaire littéraire

Quatre livres de mon enfance.

1. La série des Trois Jeunes Détectives, soit disant par Hitchcock, dans la Bibliothèque Verte. L'histoire d'une agence de détectives adolescente qui se retrouve à chaque dans des enquetes assez dingues. J'ai du les lire tous je pense. Et du coup je voulais être détective. Ah aussi les titres étaient géniaux : Le lion qui claquait des dents ; L'éditeur qui méditait ; Les douze pendules de Théodule... J'aimerais avoir de nouveau 9 ans et adorer encore.

2. J'ai lu (presque) tous les Dumas avant d'avoir 13 ans. J'adorais ces histoires d'aventures, de chevalier, d'amour alors Les Trois Mousquetaires parce que c'est le must et que ses suites sont plus adultes.

3. En BD : Blake et Mortimer. J'étais fan et je le suis toujours même si les nouveaux sont moins bien. Mon préferé ? sans doute Le secret de l'espadon.

4. Bilbo le Hobbit. Forcément.

Quatre écrivains que je lirai encore et encore.

1. Cendrars. Je connais assez peu mais ce que je connais est parfait alors je lirai encore et encore. Et encore je veux lire "Tu es plus belle que le ciel et la mer" allongé dans l'herbe dans le soleil de novembre et "La prose du Transibérien" n'importe où.

En ce temps-là j'étais en mon adolescence
J'avais à peine seize ans et je ne me souvenais
Déjà plus de mon enfance
J'étais à seize mille lieues du lieu de ma naissanceJ
'étais à Moscou, dans la ville des mille et trois Clochers et des sept gares
Et je n'avais pas assez des sept gares et des mille et trois tours

Bon je vais m'arreter là.

2. Bukowski. Rien à ajouter, tout est parfait.

3. Brautigan. J'ai découvert recemment, j'ai plus qu'aimé. Je n'ai lu pour l'instant que ses romans ou nouvelles, il me reste à découvrir sa poésie. Et vu les 2 que je connais déjà, j'ai hate.

It’s so nice
to wake up in the morning
all alone
and not have to tell somebody
you love them
when you don’t love them
any more.

4. Il y en a tellement que je veux citer (en vrac Kerouac, Selby, Djian, Dos Passos, Fante, Steinbeck, Thompson, Barrico, Ellis, Salinger... classique je sais) mais je vais m'arreter sur Hemingway. La narration parfaite, une phrase au lieu de 10, la description photographique remplacé par le détail qui signifie tout. Et il m'en manque beaucoup à lire.

Quatre écrivains que je ne lirai plus.

1. Delerm (le père comme le fils).

2. Balzac : je me suis rarement autant fait chier qu'à la lecture du Père Goriot. Alors que ça aurait du me plaire.

3. Houellebecq. Je sais que c'est bien, qu'il écrit bien, que ses livres sont mieux que lui. N'empeche, ça m'emmerde.

4. J'en sais rien. Quand je choisis un bouquin, je lis quelques phrases, ça me permet d'éviter les emmerdeurs.

Quatre livres à emporter sur une île déserte.

1. Voyage au bout de la nuit, pour ne pas regretter la compagnie humaine et pour pouvoir relire chaque phrase autant de fois que nécessaire pour comprendre son secret.

2. Sur la route, pour rêver être Sal Paradise.

3. Manhattan Transfer de Dos Passos. Je ne sais pas pourquoi mais j'ai tout de suite pensé à celui là. Dont acte.

4. Des pages blanches à remplir

Quatre livres sur ma pile.

1. Rum Diary de Hunter S. Thompson, en vo. J'en suis au début. Ce n'est pas Las Vegas Parano mais c'est bien.

2. Les Fleurs Du Mal, emprunté à mon coloc, pour avoir un peu de poésie à relire.

3. Les seigneurs de la mort de Robert De Goulaine, un cadeau de mon grand-père. Bon, ça se lit, c'est pas mal.

4. Rien d'autre, j'ai quasiment pas pris de bouquin ici, j'en acheterai. Mais je peux dire Le Saule de Selby que j'avais offert à ma soeur et que j'ai oublié en France sur mon autre table de nuit.

J'ai pas été très loquace mais bon ça donne un aperçu de mes gouts. Et ni image, ni musique, ni liens, j'ai la cagne.

Wednesday, July 11, 2007

Love Tonight

J’ai dormi que deux heures cette nuit. Ou un peu plus, 2H40 en fait (de 7h30 à 10h10). Il fallait que je me lève, que je fasse mon sac, que je prenne la douche la plus froide de ma vie, que je me casse, que je trouve ce putain d’arrêt de bus, que je me trompe pas de bus, que je prenne le train, que je change à Toulouse, que je rentre chez moi, que je me couche à 19h et me réveille à 10h le lendemain. Dure journée quoi.

Dure soirée aussi, les précédentes aussi, quelques jours de vacances avec des potes avant de les quitter et faut que ça dégénère. Déjà, ils plombent
mon stock pourtant important en peu de jours (bon ça va, j’en avais mis un peu de coté avant de partir) mais ils m’accusent de vouloir les rendre fous. Je récuse ces accusations bien sur mais quand Pierre commence à nous expliquer qu’il aimerait être un hibiscus, je doute. Journée dont mes seules souvenirs sont boire des bières et fumer autour d’une table en essayent de lire le dernier Djian – j’y arrive pas d’ailleurs, tant pis. Et puis la soirée : on bouffe tranquille ; on commence à la vodka, quelques petits jeux alcoolisés et on bouge. Quand on arrive à la plage, on voit qu’il y a eu une énorme descente de flics – image très France d’après – mais aucun résultat : absolument tout le monde était au courant. Ils bloquent quand même l’accès à la plage, histoire de s’occuper. Bon on va au RockFood. C’est pas encore plein. Tout le monde est débout, un verre à la main, il y a moins de filles qu’hier. Un groupe d’anglais déguisé et ravagé fait le spectacle. On va tester une première tournée de Tequilla. Sel, verre, citron et on recommence. Quelques potes partent, ils ne veulent pas danser, la musique est mauvaise, et vont se droguer ailleurs. Je reste, surtout que je viens de voir une fille, repéré hier. Elle est vraiment parfaite, jeune, plus que moi, mais c’est ce qu’on nous apprend à aimer, petite, blonde, visage d’un ange, pantalon slim et frange, c’est aussi ce qu’on voudrait nous apprendre à aimer mais ça marche moins bien. J’en ai un peu marre de ces putains de ballerines à pois et de ces sweats à capuches fluos recouvrant frange et lunettes trop larges, elles mêmes cachant les trois-quarts de ces visages d’enfants. Malgré tout, je me sens comme un petit garçon quand je suis près d’elle.

Mon attention est détourné par une danseuse sur le bar. Elle n’est pas habillé en fluokid elle, elle est pas vraiment habillé en fait, juste une culotte et un soutif dépareillé. Elle aussi est plus jeune que moi mais moins. Une autre tournée de suite. Je retourne danser sous les flashs des téléphones tournés résolument vers la pute.

La musique et les tequillas me demandent de lever les bras, parfois sans raison et alors je refuse, et parfois
pour Detroit alors j’accepte. Motor City a produit 5 bons gars et 4 autres ensuite et encore lui longtemps après et d’autres aussi. Après, il y a ce morceau à la con avec des trompettes et 2000 filles identiques habillés en majorettes et qui aiment bien se pencher en avant. J’aimerais bien entendre autre chose. La danseuse revient mais elle est debout sur un autre comptoir, celui où je suis en train de commander une nouvelle tournée. Elle s’est changé : elle a troqué son soutien-gorge contre rien, sa culotte verte contre un string noir et a passé un truc vert transparent avec des mailles par dessus mais il est trop court. Et tout les gens dessous prennent des photos. Cul-sec. Une autre fille la rejoint, elle n’est pas payé, elle fait ça pour le plaisir de se faire regarder. Un type se prend une claque pour avoir touché les seins de la danseuse. Matt a oublié sa copine, il est persuadé qu’elle lui fait du eye-for-an-eye alors qu’elle nous fait du ass-for-an-eye mais il ne voit pas la nuance. Pourtant quand elle se met à quatre pattes comme ça, c’est bien ses fesses qui sont devant nos yeux. Encore un verre et on y va. Ma place n’est pas ici.

On rejoint ceux qui étaient partis et on se pose sur la plage. Notre guitare amène 4 filles qui ont cru que c’était un jukebox. Elles demandent
Karma Police et l’obtiennent mais on a pas de Brassens en stock, sorry girls. Comme elles veulent à tout prix qu’on chante, on s’exécute. Elles ne sont pas convaincus et s’en vont. La bouteille de vodka-kas est fini de même que le seul joint qui nous avait accompagnés sur cette plage.

On rentre, je prépare une nouvelle bouteille, on commence à la boire. Mat roule un joint light, c’est à dire sans tabac. Pierre saute sur les tables, les cassent, les pieds se sont écroulés. Il y a un panneau Travaux dans la salle de bains. Il est 7h du matin, encore un verre. Les tabacs ouvrent mais les cafés pas encore. J’attendrais bien mais je peux plus, je vais me coucher.

Ça serait quand même mieux les boîtes avec de la bonne musique.

Vitalic – My friend Dario

Friday, May 18, 2007

6 Mai

Manifestations spontanées dimanche dernier. Textos reçus et renvoyés – rassemblement à Bellecour. Je descends du train et vais poser mon sac avant de les rejoindre. Quand j’arrive il y a un millier de personnes rassemblées, des jeunes, arabes et militants d’extrême gauche surtout. Le cortège repart, veut quitter la place pour en rejoindre une autre. Une cinquantaine de personnes prennent la rue, laissant les CRS sur leur droite. Dans la rue, il y a des barrières faciles à contourner. Quand j’arrive au début de la rue, les premières lacrymos sont lancées. Je regarde autour de moi, je cherche ce qui a pu provoquer ça. Pour l’instant, la manifestation a été très calme. Quelques slogans, pas de casse. Pourtant les lacrymos continuent. Des manifestants cherchent de quoi répliquer mais sur cette place, il n’y a vraiment rien qu’on puisse jeter. Alors les insultes fusent et ils restent devant à faire face. Certains sont venus là pour ça, ils sortent les lunettes de plongée et se couvrent le visage. Beaucoup mettent des capuches sur leur tête. Je continue la manifestation mais ça se disperse et hésite. Certains veulent continuer et continuent, d’autres restent sur Bellecour face aux CRS, d’autres y retournent, d’autres en partent en courant à chaque nouvelle salve de lacrymos. Des voitures de flics, en civils ou pas, arrivent de tout coté. Quand on veut retourner sur Bellecour, il faut faire un gros détour pour les éviter et éviter les manifestants qui courent et qui se demandent ce qu’il se passe. Sur la place, je vois quelques poubelles en train de brûler, les flics ont gagné du terrain, bloquent plusieurs rues environnantes et tirent des flashballs sur ceux qui s’approchent trop. Les lacrymos pleuvent toujours au milieu de la foule. Qu’ils continuent à danser. Je tombe sur des musiciens, accordéon et guitares jouent. Quelques filles dansent. Le bruit sourd des flashballs fait office de grosse caisse, pas vraiment en rythme mais on fera avec. Les manifestants dansent et les CRS tirent. Ils gagnent du terrain, chargent, se replient un peu et chargent à nouveau, les danseurs aussi doivent partir en courant. Plus de la moitié des rues entourant le place sont bloquées désormais. Sur 3 cotés sur 4, je vois des CRS en train de courir. J’entends une vitrine qui casse et une alarme qui se déclenche, des CRS arrivent en courant. Je pars avec ma sœur, on prend une des dernières rues vides de CRS pour rentrer chez elle. On croise un arabe, 35 ans, 110 kg, assis par terre qui pleure. Une flashball dans chaque genou, à 5 mètres. On dirait un cratère dans sa jambe. On l’aide à marcher, on veut le ramener en voiture chez lui, il refuse. On l’amène à Perrache où il doit retrouver des amis qui le ramèneront chez lui. Il n’est pas français mais son fils l’est. Il travaille comme maçon et ne veut pas travailler plus, il veut pouvoir profiter de sa famille de temps en temps.

Demain les journaux parleront d’émeutiers et de casseurs maîtrisés par la police. Les premières peines vont tomber, entre 3 et 6 mois fermes. Bienvenue dans la France d’après. Mais les jeunes n’oublieront pas de danser.

The Kinks – "Don’t forget to dance

Sunday, May 06, 2007

Le complot des vieux

Sarko incarne la modernité. La preuve en image, de suite :

Sarko devant seulement chez les vieux. Les détails de ce sondage Ifop pour le JDD sont ici .

Et voilà pourquoi, de même qu’il y a un âge minimum pour voter, je suis pour un age maximum. Ils n’incarnent pas le futur et voient dans le futur Sarko président un revival de ce bon vieux Laval. Et plus, ils ont rien à foutre de leur journée et s’amusent à pourrir la notre. La preuve en image : Groland nous revele la verité sur les vieux. Et oui, c'est ça la France qui se lève tôt, à 5h du matin pour être précis et en plus quand ils allument la télé, ils arrivent pas à changer de chaine, c'est pas leur faute si ça reste coincé sur la 1.

Le règne des vieux va commencer, vive le progrès. Je m’en fous dans 2 mois, je quitte ce pays. Aimez le ou quittez le. Je suis plus d’accord avec Cendrars, Quand tu aimes il faut partir, mais quand ça te fait chier aussi alors Hope I die before i get old putain.

Et pas de musique pour les vieux.

Saturday, April 21, 2007

Des avantages à la vente libre des armes à feu – Reprise du gromanche 44



Parfois ça dérape, c‘est vrai. Des morts pour rien. Il y a des gens à qui il ne faut pas laisser des armes dans la main. Dictés par une morale du ressentiment, toujours, ils mélangent leur haine des riches, à qui ‘’les Mercedes, les fonds de pension et le cognac ne suffisent pas’’, au christianisme. Jalousie, rancœur, désir d’être comme eux mais incapacité à se l’avouer, et puis toujours la haine du plaisir et la dénonciation d’un hédonisme malsain, l’incapacité d’assumer son acte aussi et le rejet sur ‘’les autres’’ qui ne lui ont pas laissé le choix. Et s’ils ont écouté Faith No More, ils partent vraiment en couille.

Fini ces considérations sur les possibles ratés qu’entraîneraient une libéralisation des armes à feu parce que de toute façon on peut en trouver en France. En cherchant un peu, on trouve des FA-MAS à 1500 € au marché noir. Encore réservé à ces salauds de riches (ça leur suffit pas les Mercedes et le cognac ?) et pourtant c’est pas eux qui vont foutre le bordel le 7 mai. J’arrive au cœur du problème : il faut que le peuple ait des armes d’ici à deux semaines. Il ne faut pas laisser le monopole de la violence aux flics et aux militaires. Démocratie par le peuple et pour le peuple, c’est pas compliqué : Aux armes, citoyens. Des pelotons d’exécutions citoyens, ça aurait quand même plus de gueule que des jurys citoyens. Je sens que je m’emporte alors un peu de musique pour entretenir cette flamme.

Illustration musicale : pas de Marseillaise ici même si les textes collent bien au thème mais une petite reprise et deux groupes déjà passés par là : les Stones pour l’original et à la reprise : Rage Against The Machine: Back to Basics donc.

The time is right for fighting in the street, boy.

Street Fighting Man – The Rolling Stones - Rage Against The Machine

Saturday, April 14, 2007

Manger, bouger

Le gouvernement a lancé il y a quelques semaines maintenant une petite campagne de promotion sur le thème « Regardez comme on prend bien soin de vous. Maintenant votez pour nous, soyez sages, merci, à la prochaine. » Ils sont super quand même. Grâce à eux, fini les morts sur les routes, fini les cancers du poumon pour les non-fumeurs et les pauvres (vu le prix du paquet) et bientôt on dira au revoir aux anorexiques (salopes de top-modèles) et aux gros. On prend bien soin de nous quand même. Merci. Bon c’est pas pour autant que je vais voter pour vous, désolé. De toute façon, vous êtes la rupture avec vous-même donc vous allez arrêter de vous préoccupez de notre santé, je suppose.

Il y a autre chose qui me gène là dedans quand même. Je repense à la campagne d’interdiction du tabac dans les lieux publics. Au début, il y a 4 ans à peu près, tout le monde était contre. On fait ce qu’on veut avec nos poumons : si on veut se pourrir la santé, on a le droit. Depuis, les prix ont augmenté et l’information sur le danger du tabac a bien circulé. Mais ils ont trouvé le truc. « On fait pas ça pour vous mais pour les non-fumeurs que vous tuez chaque jour. 6000 par an à cause de vous nazis de merde. On protège les non-fumeurs qui n’osent rien dire. » C’est sur que là, on peut plus dire grand chose, on ne peut pas dire qu’on était pas au courant de la solution finale. Les bars enfumés sont des camps de la mort. J’exagère un peu, désolé. Mon propos était que pour ne pas donner l’impression de régenter notre vie, ils ont affirmé vouloir protéger les autres et ont culpabilisé les fumeurs. Et au final 75% des fumeurs sont d’accord. Bien joué mec.

Nouvelle campagne depuis quelques semaines donc : « mangez si vous voulez mais pas trop gras, pas trop sucré, pas trop salé, et surtout bougez votre gros cul de gros après. » Toutes les réactions sont ultra-positives. Merci gentil gouvernement. Malgré tout, j’ai l’impression d’être traité comme un gosse. Il faut que je demande la permission pour tout. On me dit tout ce que je dois faire et surtout tout ce que je dois pas faire. J’ai l’impression que toute cette politique s’inscrit dans une volonté, réfléchie donc, d’infantiliser les Français, de nous priver de choix. On entend déjà depuis quelques années que toutes les politiques mises en place par les gouvernements ne relèvent pas de choix mais d’une nécessité. Le monde moderne demande ces sacrifices. Si on est contre, c’est qu’on a pas compris. Ici c’est pareil, on n’a pas le choix.

Gros, fumeurs, anorexiques, alcoolos, toxs, ce monde n’est pas pour vous, adaptez-vous, modernisez-vous ou crevez. Clair comme message. Il s’agit juste de s’adapter au monde de demain. Encore une fois, ce n’est pas un choix que vous pouvez faire ou ne pas faire, ni même un conseil que vous êtes libre de suivre ou non, mais un impératif. Votre corps est une arme. Soyez en bonne santé, grand, maigre, athlétique, blond aux yeux bleus. Sinon votre place n’est pas ici.

Queen – Fat Bottomed girls

Saturday, March 17, 2007

La reprise du gromanche n°17

Branleur que je suis, pour cette nouvelle édition de la reprise du gromanche je compte pas me faire chier. Je vais plutôt vous envoyer ailleurs. Sur Jimbomaniac plus précisément, c’est le mec qui fait Jimboland aussi, un très bon blog sur un peu tout même s’il est trop bordelique. Bon ce blog ne parles que de reprises mais il met pleins de versions différents pour un même morceau, histoire de changer un peu le concept. Celle dont j’ai envie de parler c’est Please, please, Please Let me get what I want des Smiths. J’ai d’abord découvert la version de Deftones sur B-sides and rarities – d’ailleurs il faudra que je parle de leur dernier album et de Beware surtout un de ces jours – et c’est un bon morceau. Et j’ai découvert que l’original était très bien mais que la version de Muse était encore mieux. Rien de suprenant, c’est quand même un grand groupe – malgré l’échec (relatif) (pas commercial en tout cas) de leur denier album pas assez ambitieux. J’ai pas écouté les autres versions je suis un branleur et je vous laisse le faire.

Sunday, February 25, 2007

Ultraviolence

prends un calibre 32 et tire dans le ventre de cette femme enceinte d’une pierre deux coups d’une balle deux morts et l’un n’est même pas né continue t’es dans GTA ou pas tu t’en fous filme le tout sur ton portable et fais tourner sors ta hache et arrache la tête de Paul Allen ; va à la morgue et vole le cadavre dans le cimetière à la nuit tombante pour le cou qui n’aime pas le champagne et la femme riche buveuse de bière qui ne pisse jamais (Brautigan – Un privé à Babylone) un dernier verre qu’on explose sur la gueule de cette groupie suceuse de sang et de sperme c’est toujours moins violent que de se balader dans la rue en France les clodos par terre implorant devant les boutiques de luxe des lunettes couvrant la moitié de visages jeunes et riches des vieux cons en merco des dealers flambeurs et leurs bitches en bm - tous les cons roulent en allemande ? ça serait trop simple tu ne peux pas fuir la ville le bruit des moteurs des klaxons et l’odeur de la rue - mélange de pisse et de gaz d’échappements du vomi par endroit et des merdes de chiens ou d’humains – te rattrapent te collent te suivent où que tu ailles ; comment on tient ?

à croire que tout le monde écoute le conseil de faith no more


Faith no more – Be Aggressive

Wednesday, February 21, 2007

Téléphone

Il y a des coups de téléphones parfois qui donnent le sourire pour plusieurs semaines. La plupart ne font ni chaud ni froid, échange d’informations pas sans intérêt mais dénués de sentiments. Parfois la réaction est à la fois une joie intense et une forte angoisse . Ainsi, la semaine dernière, un ami m’appelle et m’informe que Rage va se reformer pour un concert unique. Joie intense, je me dois d’y être. Depuis plusieurs années, je répète à qui veut m’écouter que si Rage se reforme, ne serait-ce que pour un concert, j’y serais, je les ai raté lors de la dernière tournée, on ne m’y reprendra pas. Alors je dois y aller. Seulement, le concert est à Indio, California. Billet d’avion à 650 €, pass 3 jours pour Coachella 250 $. Et je suis étudiant sans revenu. On passe de la joie à l’angoisse. Du coup, plusieurs nuits sans dormir à chercher comment trouver l’argent assez vite. Pourquoi pas essayer de se faire envoyer comme envoyé spécial par un journal de rock ? Rien à perdre mais c’est pas comme si aucun journaliste n’allait sauter sur l’occasion…Plus d’Internet pour arranger les choses et des partiels qui monopolisent tout mon temps.

Mais voilà un autre coup de fil, exactement une semaine après le premier, la même personne. La nouvelle est parfaite cette fois. Rage se reforme complètement. Je ne les raterai pas.

De toute façon ya plus de pass 3 jours maintenant.

La reprise du gromanche

Gromanche on ne fait rien comme des gros manches en écoutant des reprises et les originales aussi. Pour contourner le copyright déposé par le plus misérable chanteur français et proposer des reprises, on passe en calendrier grolandais mais on le fait en retard et avec classe évidemment. Et pour se démarquer, on met l’original à coté comme ça tu verras la différence. Mieux, moins bien ? comme tu veux bonhomme en tout cas c’est différent, c’est pas seulement changer le chanteur mais changer tout le bazaaar aussi comme dirait Arno, parce que je vais commencer par Arno.

Il a fait un paquet de bonnes reprises entre deux cuites, Bowie et Dutronc mixé ensemble sur la même grosse ligne de basse groovy à souhait, ; ABBA et c’était même émouvant; Ferré bien sur ; Brel aussi ; et beaucoup d’autres dont Adamo et arriver à me faire aimer une chanson d’Adamo, c’était pas fait, et pourtant…

Reprenons : on va mettre un de mes morceaux préférés d’Arno, une reprise des Stones, Mother’s Little Helper, sur la drogue légale, le prozac en fait, les little yellow pills, et encore 4 de plus avant l’overdose. Avec les Stones c’est plein d’entrain et presque gai. Arno redonne un peu de tragique avec son piano et sa voix d’arraché, aussi écorché que Tom Waits, et sa gueule qui aurait pas déplu à Bukowski, mais en gardant quand même le petit gimmick des Stones.

Allez écoutez maintenant. Fini de ce texte décousu bon à jeter.

Et pour les autres morceaux, télécharge illégalement ailleurs qu’ici.


Mother’s Little Helper – Arno - The Rolling Stones

Saturday, January 13, 2007

Chanson pour les bâtards


Tout audioblogueur qui se respecte se doit de parler de Tom Waits. Je me respecte alors c’est bon. Allons-y.

J’en ai déjà un parlé la dernière fois avec Jack and Neal, allons plus loin cette fois-ci dans sa fascination pour Kerouac. Parce que moi aussi je suis fasciné par Kerouac, ça tombe bien. Bon, Tom Waits est l’homme le plus classe du monde, il incarne le clochard céleste, sa voix résume le monde, elle sonne like it was soaked in a vat of bourbon, left hanging in the smokehouse for a few months and then taken outside and run over with a car.
Une fois qu’on a admis la supériorité de Tom Waits sur nous (si il le faut, regarde Down by Law, tu comprendras), on peut écouter un peu son dernier album, ou plutôt ses 3 dernier albums.

Trois albums d’orphelins, les uns sont des combattants, d’autres des foutus braillards, mais les plus sympas sont les bâtards. Des poèmes chantés ou parlés, des morceaux « normaux » aussi mais bon ils nous en a déjà fait 163 géniaux alors écoutons les ces poèmes. Surtout quand c’est un Buk ou un Kerouac mis en musique de deux manières différents.

Tom Waits – NirvanaHome I’ll never beOn the road