J’avais écrit un long texte, un cynique, désabusé, comme d’habitude, un de plus. Je ne me sentais plus d’écrire sur moi après, je n’avais plus la force de parler de politique. Restaient la musique ou le cinéma. Je pourrais parler de Two Lovers que j’ai enfin vu, un dimanche soir où il faisait froid. Dur de prendre le métro seul en sortant de ce film. On parle de maladie, d’un rêve, d’acceptation, de grandir.
Mais de temps en temps, la rage remonte et doit sortir. Preuve qu’on est pas encore périmé, cette rage contre un système qui vous bouffe. Entendre Notre Président et un de ses rampants, François le Jaune cette fois, s’attaquer à un syndicat, le seul vrai aujourd’hui, et obliger la direction à s’excuser servilement, à sur-rembourser les usagers pris en otage bande de connards dans le seul but de préparer une privatisation. Voir la même stratégie meurtrière à l’hôpital. Entendre Brice, ressemblant tellement au président de la république de Salo dans le film, se féliciter des presque 30000 expulsions. Avec les morts, défenestrés, noyés, autres, ils les atteignent ? Voir des CRS encercler des lycéens moins nombreux qu’eux et charger, être au milieu et ne rien faire. Lire les conneries des journalistes sur tous les sujets. Lire la Stratégie du choc qui explique ce qui se passe vraiment, une rage plus forte que le quotidien qui asphyxie.
Cette rage ne peut pas pas s’évanouir. Elle gonfle et mûrit annonçant des vendanges prochaines.