Un camp a brûlé en France, d’autres suivront, ici et ailleurs.
Ailleurs, certains essaient de changer tout cette merde. Ils en paient les conséquences, la Bolivie est au bord de la guerre civile. Je me rappelle d’une discussion sur Chavez il y a quelques mois, j’étais en Colombie, je venais de quitter le Venezuela et je parlais avec un argentin, on avait conclu que, s’il était possible d’être contre Chavez, on ne pouvait pas être contre Morales à moins d’être un vrai enculé. Voir une liste de ses opposants le confirme.
Mais Evo continue de se battre, il s’attaque même à l’Europe et à sa directive de la honte, apparemment c’est comme ça qu’il faut l’appeler. Cette directive, ces camps, ces expulsions, ces rafles, me font ressentir beaucoup plus que de la honte.
Au milieu de la lettre d’Evo, deux choses me font particulièrement « plaisir » :
"De plus, au nom de la "protection juridique", on nous reproche notre processus de nationalisation de l'eau, du gaz et des télécommunications réalisé le Jour des travailleurs. […] Promouvoir d'un côté la liberté de circulation des marchandises et des flux financiers, alors qu'en face nous voyons des emprisonnements sans jugement pour nos frères qui ont essayé de circuler librement... "
"Dans ces conditions, si cette "directive retour" devait être approuvée, nous serions dans l'impossibilité éthique d'approfondir les négociations avec l'Union européenne et nous nous réservons le droit d'imposer aux citoyens européens les mêmes obligations de visas qui nous ont été imposées le 1er avril 2007, selon le principe diplomatique de réciprocité."
Déjà c’est bien qu’il ne cède pas aux pressions et continue sa politique. Et c’est encore mieux qu’il veuille imposer des visas à l’entrée du pays. Personnellement ça me fait un peu chier, savoir à quelles dates on arrive et on ressort d’un pays est assez chiant mais tant pis.
Je n’ai pas eu besoin une seule fois d’un visa pour aller dans un pays, je me pointais à la frontière à n’importe quelle heure, à 2h du matin parfois, j’obtenais le tampon et j’avais droit à 3 mois sans qu’on me pose de questions. Par contre, j’ai du promettre 2 ou 3 fois à des amies de leur envoyer des cartes d’invitation pour qu’elles puissent visiter l’Europe. Même pas d’intention mauvaise comme venir voler notre travail et nos allocs, non, juste visiter, venir en touriste, mais c’est presque impossible d’obtenir un visa, long et compliqué.
A la frontière bolivienne, un panneau explique qu’il n’y a pas à payer pour obtenir le tampon sur son passeport, sauf pour les Américains. Ce n’est pas parce que la corruption est autorisée pour les yankees mais au nom de ce principe. C’est aussi un moyen d’emmerder un peu un pays qui soutient les séparatistes, s’attaque à Evo et ses potes régulièrement et qui prend pas mal de ressources du pays. Au Brésil, un américain ne peut pas obtenir de visa de travail. Jusque là, l’Europe et la France s’en sortaient bien, grâce à un passé un peu meilleur et à une certaine image. Cette image change, et si parfois on me parle encore de Bourdieu, Deleuze ou Lautréamont (en Uruguay) dès que je dis que je suis français, on me parle plus souvent de Sarkozy et de sa femme, et pas en bien.
Article 13 de Déclaration universelle des Droits de l'Homme de 1948
1. Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l'intérieur d'un Etat.
2. Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays.
J’ai pas vraiment envie de revenir.
Friday, June 27, 2008
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2 comments:
L'une de mes cousines qui a quittée la France avec des idées de droite a découvert le monde et finie aujourd'hui en Bolivie en travaillant pour une ONG luttant contre l'illettrisme. Elle est revenue une fois en France, et c'est pour ça qu'elle n'y reviendra plus. Elle ne veut plus revoir tout ce qui et ceux qui lui avaient mis dans la tête ces idées individualistes et anti humanistes qui faisaient d'elle dans mon regard une fille de droite.
Maintenant je m'entends beaucoup mieux avec elle, mais je la vois plus, notre relation ce fait que par e-mail.
j'attends avec impatience qu'elle me donne sa propre vision des choses sur ce qu'il se passe en Bolivie.
En France les journalistes (ceux qui peuvent publier des papiers sur le sujet) sont d'impitoyables réactionnaires et conservateurs de droite, tous derrière la politique des états unis et des propriétaires terriens blancs.
Et comme tout néoconservateurs qui se respectent lorsqu'ils désignent "les rebelles" ce ne sont pas les amis de Morales (qui le sont rebelles!) mais la haute classe de la société bolivienne.
C'est au contact des boliviens qu'une étudiante sud coréenne dont je devais m'occuper a changée du tout au tout son avenir professionnel. Etudiante en économie en corée du sud (avec tout ce que cela implique) elle a finie par accumuler les stages dans des entreprises coréenne comme samsung et elle était chargée de vendre des machine à laver a des consommateurs qui en avait pas les moyens en amérique du sud. ça la foutue en l'air et elle a envoyée chier ses patrons, elle a envoyée chier ces anciens profs et elle vient aujourd'hui faire un tour en france pour se former dans les sciences humaines et repartir ensuite en amérique du sud pour aider le peuple à s'autogerer.
Malgrès Sarkozy, la France reste encore une terre qui attire grâce à son passé intellectuel et ses principes humanistes. Ce passé est encore là. Mais c'est le passé. Un jour on l'oubliera.
Un jour je devrais partir moi aussi.
J'avance dans la lecture du bouquin d'Alvaro Garcia Linera, le vice-président d'Evo, que l'Anonyme m'a offert... C'est assez intéressant.
PS : la chanson d'Alister, "quelque chose dans mon verre", ça me plaît bien. Salutations !
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