Philippe Djian a écrit Ardoises car il pensait le devoir à certains écrivains. Il voulait leur rendre ce qu’ils lui ont donnés. Mais ce sont encore eux qui lui ont apporté quelque chose. Ils l’ont fait écrire un livre-hommage dans lequel Djian raconte sa découverte de l’écriture et du style (à la fois vision, musique, rythme, tempo et analyse du monde). Il raconte comment les livres l’ont transformé et l’ont fait partir sur la route, au cœur du monde, suivant les traces de ses écrivains et comment il l’ont fait écrire.
Il parlait de Salinger, Kerouac, Céline, Faulkner, Melville pour ceux que je connais déjà mais aussi d’autres que je vais découvrir. J’ai découvert Cendrars, premier inconnu pour moi de ces Ardoises, et désormais j’ai le sentiment de devoir quelque chose, à mon tour, à Djian. Il m’a fait découvrir Cendrars. Au 3e poème, j’ai du poser le livre, puis le relire plusieurs fois ce poème, dans ma tête, et à haute voix pour voir s’il tenait le coup. Tu es plus belle que le ciel et la mer. Bien sur que ça tient le coup. C’est pour ce genre de moment que j’aime lire. Pour être ébloui de temps en temps par la pureté d’une écriture, pour un style lumineux.
Alors merci Djian. Mais pas seulement pour m’avoir fait découvrir Cendrars. Pour avoir écrit quelques uns des meilleurs romans français de cette fin de siècle aussi. Les meilleurs sans doute. Zones érogènes, Echine et Sotos par exemple.
Et les meilleurs aussi du siècle qui commence. Frictions et Impuretés. Mais désormais il n’y a plus de lumière au bout. Tout est noir. Tu vieillis et tu n’as plus d’espoir ? Je comprends.
Merci pour m’avoir fait passer de beaux moments à te lire et à relire des phrases qui éclataient au milieu d’une page. Merci de m’avoir fait découvrir d’autres écrivains à travers tes livres et de me donner envie d’écrire.
Tu dis dans Ardoises que tu aimerais que tes livres soient comme une chanson de Lou Reed.
En voilà une parce que je te dois bien ça.
Lou Reed – Coney Island Baby
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